Charte éthique

Il serait tentant de croire qu’une charte éthique vise à protéger les individus ou à garantir la pureté d’un enseignement. Ce serait une erreur de perspective. Le Dharma n’a pas besoin d’être défendu : il est vaste, insaisissable, libre de toute emprise. Ce sont les cadres humains relationnels, organisationnels, structurels, qui, eux, appellent à être pensés, ajustés, régulés car l’être humain est, par nature, vulnérable. Même animé de la plus grande sincérité, nul n’est à l’abri de l’oubli, de la fatigue, de l’aveuglement ou de la dérive égotique. Ce n’est pas en soi problématique, tant que cela ne s’inscrit pas dans un système qui le favorise, le dissimule ou l’instrumentalise.

C’est précisément là que la charte intervient : non pour moraliser ou figer la pratique, mais pour encadrer les dynamiques implicites qui traversent toute communauté et plus encore celles où s’exerce un enseignement spirituel. Elle agit sur les zones de fragilité structurelle : l’idéalisation d’une figure, la dévotion mal orientée, la confusion entre engagement et loyauté personnelle, ou encore l’idée que la fin justifierait certains moyens.

Ces glissements ne relèvent pas de fautes individuelles : ce sont des risques systémiques. Une charte éthique rigoureuse joue un rôle de prévention active. Elle n’entrave pas l’élan de la pratique, mais en balise les contours pour en préserver l’intégrité. Elle ne remplace ni la conscience ni la vigilance individuelle, mais permet de poser un cadre commun, garant d’un climat de confiance et de sécurité. Elle s’inscrit dans une volonté partagée de cultiver un lien clair, vivant, exigeant et, fondamentalement, fondé sur le respect mutuel.

Le travail d’élaboration de cette charte est actuellement en cours, porté par l’ensemble des membres engagés dans l’association.